Photographe paysagiste
Cv

Le photographe est peut être simplement un visionnaire...

...un artiste qui observe en place de façonner ? Ou peut-être exerce-t'il un "art passif" ? Ce serait là une nouvelle définition à cette démarche contemplative. Né en 1962, passionné de photo depuis 1974 avec le cadeau de mon premier appareil (comme beaucoup d'enfants), je cherche depuis longtemps à pouvoir transcrire les émotions. Mais pas de mythe de l'enfant-photographe, ni du jeune adulte persévérant, on a laissé faire le temps. Pour preuve, sur les milliers de photos, une part en Kodak K25 pour les diapositives, une autre plus petite en films Kodak et Fuji , je n'en garde que quelques dizaines de 1983 ( véritables débuts ) à 2001 ( passage au numérique progressivement ).

C'est le paysage qui m'attire, l'espace et la liberté qu'il procure. La méditation divine et profonde qu'il suscite. Egalement la faune et les oiseaux en particulier, mais toujours dans l'esprit de retranscrire une ambiance. Dans les photos que vous verrez, c'est la réalité subjective mais la réalité tout de même que je rapporte. Pas de rajout ou de retrait des éléments. Seules entorses parfois, les poteaux électriques, fils ou autres perturbateurs trop modernes, ôtés. Pour la couleur et la lumière je me suis laissé la liberté de ma vision, les prismes de mon œil étant par essence personnels. Que ce soit avec le choix saturé des diapos K25, ou la préparation par le "laboratoire" d'un logiciel photographique sur ordinateur, tout est prisme changeant. Il faut dire qu'au 19ème siècle déjà, on préparait et arrangeait ses photos.

C'est un vieux débat sur cet art : brut de décoffrage ou créativité ? Cette dualité nourrit les brûlots, pour ou contre, dans toutes les discussions passionnées. Je suis parti d'un constat simple : aucun appareil ne peut encaisser les variations que l'œil perçoit, de manière simplement scientifique pour une part - les paliers extrêmes des lumières, qu'un film ou capteur peut supporter de façon limitée - et de manière moins scientifique, subjective cette fois, l'œil humain arrangeant lumières et couleurs à sa façon, en les synthétisant avec l'environnement et les autres sens.

Le débat est donc clos à mon idée, la créativité des tonalités est une des multiples facettes pour retrouver l'émotion. A ce titre on voit chez des puristes la gêne à créer avec une photo, ce qui appuie ma théorie de " l'art passif " pour une grande part, à la fois du respect de l'origine et aussi de la gangue dans laquelle cet art est encore tenu, de par sa naissance proche. Pourtant son développement en art ouvert et créatif est en marche, avec la libération des contraintes anciennes du film chimique. Comme une terre non modelable, à laquelle les outils du sculpteur auraient été interdits, le film a parfois repoussé ou limité la créativité. La palette ouverte par l'ordinateur redonne à l'homme des outils, pas seulement pour sortir du réel, mais aussi pour y revenir plus facilement et à tordre les limites de la "machine" photographique, de la matière non aboutie qu'est la photo brute. La modeler pour se rapprocher du réel, mais sans le changer. J'insiste, rien ne change sauf les tonalités de couleurs qui sont un langage en elles mêmes. En cela je rejoinds à la fois l'esprit de créativité par les paletttes de couleurs, et aussi je ne modifie pas l'esprit essentiel de la photographie à mon sens d'être un témoin passif d'une création qui est impersonelle. Impersonnelle en partie. Je sais que cela peut choquer des historiens de la photo, ou des spécialistes de l'histoire de l'art, en ce que l'artiste doive absolument apporter ce qu'il est. Je ne suis pas d'accord. La photographie recelle une part de l'infini intouchable.

J'ai été influencé par la transmission des sensibilités. Les beaux livres. La photographie propulse l'être dans l'idéalisme.Sans doute touché par les photographes des années 1970 de l'enfance, par Hamilton (pourtant je ne fais pas de portraits), par les photographes de Nature des revues "La vie des bêtes" et "Bêtes et Nature" des années 70 aussi, par d'autres styles de Yousef Khanfar à Yan Arthus-Bertrand plus tard, et assez tôt par un livre superbe de Roiter au début des années 80. Qu''importe le Photographe pourvu qu'on ait l'ivresse. Merci à eux c'est tout. Ma générosité est aussi de faire partager l'émotion. Une santé contraignante m'a interdit les chasses dans les natures magiques d'ailleurs, de celles qui font rêver les enfants, des animaux fantastiques des contrées impossibles. Ainsi j'ai redécouvent la nature proche de soi. Et l'émotion est là aussi. Difficile de l'exprimer. C'est court mais explicite : les photos devraient parler plus que l'auteur.

En matériel l'inévitable "Instinmatic" des années 70, début 1980 le réflex Minolta SRT101 et principalement le 50mm f1.4, plus tard un Canon AE1, puis Minolta X300 et X500. Les premiers zooms, un grand télé de 400 Rokkor. A partir de 2000 un premier appareil numérique professionnel le Olympus E10 dont la justesse de tons me parle encore, c'était le tout début de cette révolution.. Ensuite Canon 10D, actuellement les Canon 1D en version² puis "3", puis 1DS. Aussi le Fuji S3 pour ses paysages et dynamiques hors du commun. Objectifs : avec le S3 un 17-35AFS, avec les Canon, 16-35L USM, le fixe 200L USM. Les zooms 70-200Lf2.8 et 24-105L, et un fantastique et léger téléobjectif le 400DO. le téléobjectif Sigma 120-300EX f2.8 , excellent zoom, supportant bien les convertisseurs pour les affûts animaliers que je pratique. Dans les derniers acquis, les boitiers 21mp de Canon, le 24TSE-II pour les photos d'architecture du livre à paraitre en fin 2011, des Zeiss fixes dont le magnifique Distagon 21mm ZF dans sa nouvelle mouture, le nouveau et formidable 70-200F2.8 IS II, un zoom de qualité chez Sigma avec le 17-50 OS f2.8 pour épauler le 7D, boitier animalier s'il en est. Nous attendons aussi à tester les nouveaux grands zooms Sigma 120-300 enfin stabilisé, ou le Canon 200-400L avec convertisseur intégré. Bien entendu ces panoplies changent avec les années. Boitiers et objectifs cités tournent, le progrès voulant ceci.

Qu'importe finalement. Vous trouverez des photos de passereaux que j'aime saisir uniquement dans des compositions avec espace. Des paysages, des nuages dont je suis friand, dans une façon étrange et presque surréaliste. A cet escient, les zooms sont aussi un atout possible pour travailler les compositions, avancer ou reculer la (les) scène. Je ne cherche jamais (ou presque) les très gros plans, formidables par ailleurs, mais moins poétiques.

Avec les 24x36 professionnnels, en numérique, on approche la qualité du moyen format selon un célèbre mensuel photo français. Demain ce sera un autre appareil. Mais ne nous trompons pas, une photo de qualité moyenne avec une émotion extraordinaire restera extraordinaire, alors qu'une photo parfaite sans émotion ne parlera jamais. Etant volontiers adepte du principe de faire "feu de tous bois" certaines photos sont des recadrages avec peu de définition, comme quoi …

Un petit mot pour un ami qui m'a remis en selle après un arrêt de quelques années, Jean-François Falconnier, lui même Photographe-lumière ayant eu une belle côte dans les années 80. Sa passion communicative m'a de nouveau stimulé en 2001, qu'il en soit remercié. Un autre mot de sympathie pour Michel Denis-Huot, grand photographe français animalier et spécialiste de l'Afrique, qui m'a fait le plaisir de préfacer mon livre L'Eden de l'Hypolaïs" en 2009, ainsi que choisir ma photo "Courbes Oranges" comme 1ère lauréate d'un concours sur l'automne en 2004.


Autheuil le 5 juillet 2002,
- Actualisation technique. le 4 janvier 2008 -
Olivier Philippe Stockman